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TEXTES

Démodé

J’en ai croisé des mirages de moi-même

Obsédé par la tonte dominicale

Stratégie d’évitation conjugale

La bite en excroissance sur le volant monospacial

Descendance transhumante hebdomadaire

Est-ce le privilège de la maturité ?

 

J’en ai le hoquet, j’en ai rendu ma bile à gerber, sur le parquet flottant soldé

Je me déliterais, je me falsifierais, je me procrastinerais pour une heure d’éternité

Je me parjurerais, je me contredirais, je me soumettrais à tes coups de reins acérés, acérés, indomptabilisés

 

Oh, les soleils éternels

De nos peaux tanées sur des teints de miel

À moi, à moi, les cartes vermeilles

 

HO HO DÉMODÉ

HO HO DÉSOLÉ

 

J’en ai passé des heures à mater la mire de ma télé

Je n’ai pas trouvé la force de protester, de m’accepter

De l’accueil, de l’emphase, car

Faut laisser la place aux petits lascars

Ils ont les dents bien aiguisées

Surtout doués

Pour te pousser dehors

 

Oh, par pitié, ne me faites pas le coup du "trop âgé"

C’est dur à avaler quand c’est un vieux singe qui vient te le jouer

Qui vient te le cracher, qui vient te le jurer

 

HO HO DÉMODÉ

HO HO DÉSOLÉ

 

J’en ai passé des étés, esseulé

Je sens bien qu’aujourd’hui, j’suis mal barré

J’en ai gobergé des sirènes de pédalo

À m’en goinfrer de cyprine au goulot

Tel un Bélphégor de supermarché

Je me croise parfois le dimanche au rayon surgelés

Des années lumières à déprimer

Tu es seul au bout du quai

Assieds-toi, assieds-toi, assieds-toi, on va se jeter

 

Oh, les amours éperdues, ne rebattront jamais dans nos corps exclus

Tentative inachevée, de rapiècer les cœurs blessés

 

HO HO DÉMODÉ

HO HO DÉSOLÉ

À tout jamais

 

On en a visé des cratères sur la lune

Des doigts sur une carte, pour un tour du monde en smoking

Tous ces mirages qui s’émiettaient entre nos doigts

On s’était jurés NO FUTURE pour nos épitaphes

Nos rêves légués en héritage, à titre posthume

Dénichant l’amour sous des galets voluptueux

Revenus de la clope, revenus de la dope

Addicts au canapé, au Smartphone, à Facebook, à la malbouffe,

Au sexe à toute heure

 

On se croyait sublimes, on se voyait ultimes

On n’est que des larbins, engourdis de déprime

Gavés de médocs, le vendredi on se met la race à grands coups de Chablis

Pour oublier la réussite de notre superbe vie

Les espoirs sont pliés, comme les parasols de l’été

Dans une impasse, le magicien d’Oz se fait sa dose,

Le marchand de sable fait des passes, au plus offrant il offre son QI

Pas de tour de passe-passe, cette fois-ci c’est toi qui y passes

Jette un dernier coup d’œil par la fenêtre, avant de fermer la boîte

 

Des adieux à jamais

De l’amour en paquet

Oui, je suis au regret

De te dire que je m’en vais

Je m’enfuis au vent mauvais

À tout jamais

 

On a tout essayé, et on a tout raté

Les espoirs, les regrets, dans un dernier spasme sont mêlés

On a tout essayé, et on a tout gerbé

De l’amour manuel, aux émois partagés,

Des voltiges à plusieurs, déjections de branleurs

On ne sait plus très bien où en est du désir du bonheur

Les sonates en sourdine, et l’amour qui se débine,

Ah, on se la voulait la lune, tout ça pour finir à Béthune

Alors ce soir, on ira noyer nos errances dans du sexe avarié,

Qu’on surnomme l’Amour

 

Des adieux à jamais

Oui, je suis au regret

De te dire que je m’en vais

Je m’enfuis au vent mauvais

Je m’en vais à tout jamais

À tout jamais

Est-ce que tu l’as ?

Est-ce que tu le sens en toi ?

Si seulement un instant tu pouvais respirer encore

Garde les yeux ouverts

 

Tu sais, depuis la dernière fois

Depuis ce souffle qui fait que c’est toi

Que tu es parti loin de moi

Que tu ne sais même plus si je suis là

Tu sais, depuis cette première fois

Où on s’est croisés toi et moi

Cet enfant qui paraissait heureux

Qui jouissait de sentir le soleil caressant lui faire plisser les yeux.

Cet enfant vit toujours au fond de moi

Ce trésor enfoui et qui croit

Persuadé qu’il ne faut jamais renoncer

Que nous n’aurons jamais élucidé

Les mystères de nos cœurs

Alors seul toi pourras le dire

Car je sais qui tu es

 

Et garde les yeux fermés

Et la tête en arrière

Donne-moi, donne-moi ta main

Prends une dernière bouffée d’air

Tes yeux suivront mes pas

 

Garde les yeux ouverts

Et la tête en arrière

 

C’est sans conditions, redditions

Que nous nous retrouvons face à face

Je mets un genou à terre

Je veux bien revenir en arrière

Et du passé oublié faire le deuil

 

Alors ces rêves sont-ils là ?

Et cet enfant a-t-il le droit

de toucher à tous les cadeaux à sa portée

Et je veux jouer ma vie à chaque seconde qui vient à passer

J’veux tout prendre, je veux tout choper, j’veux tout bouffer

 

Allez, garde les yeux ouverts et ta foutue tête en arrière

Donne-moi, donne-moi ta main, prends une dernière bouffée d’air

Tes yeux suivront mes pas

Dans la pénombre de ma voix

 

Garde les yeux ouverts

Et la tête en arrière

 

Les embruns de lavande et de cyprès envahissent tes narines

Tu es allongé de tout ton corps dans un champ de coquelicots

Aspiré au centre de la terre

tu sens la pression artérielle

courir le long de tes veines

Et tu laisses la nature bienveillante

Recouvrir ton âme posthume

 

Garde les yeux ouverts

Et la tête en arrière

Découvrir la lumière

 

J’aurais voulu te chanter une chanson inoubliable

À bouleverser le paradis et puis le diable

J’aurais voulu t’emmener de l’autre côté de l’horizon

J’aurais voulu te bâtir des espaces

Des immeubles dorés, argentés, illuminés, tu aurais bu

Jusqu’à te baigner dans la lave de mon amour

De mon esclave tu aurais pu être la reine de mes songes les plus ardents

Et pourtant…

Nous sommes là tous les deux, sur ce lit allongés de part et d’autre

Il y a le vide entre nous deux

Chacun a pris possession de son camp

Les armées sont au levant

Au garde-à-vous je voudrais tous les matins me hisser,

Mais hélas je ne suis qu’un homme dans son humanité

Je te dirais que le capitaine a rappellé la garde

Est-ce que c’est ça l’amour, est-ce que c’est ça ?

 

Découvrir la lumière

Et espérer l’amour

Et il refleurira

Tout comme au premier jour

Découvrir la lumière

Sur nos corps alanguis

Tu ne diras mot, tu ne diras, tu ne diras mot

 

Je voulais te dire que ces fausses notes et ces fossés nous ont éloignés

Te dire qu’un jour on va se retrouver

Mais je n’y crois plus vraiment, je voudrais ravaler ma langue,

Et ravaler mes espoirs en dedans

On s’est fourvoyés, on s’est trompés, on s’est ravalés, on s’est donnés

On est trop loin, on est défaits

Happés par le présent on n’est plus rien

Le lit est au milieu du désert

Et toi tu sais très bien

Qu’on ne fera plus la paire

 

Découvrir la lumière

Apaisés d’obscurité

Espérer l’éphémère

Et se sentir happés

Esprit de la lumière

Sur nos minois replets

Espérer l’éphémère

Mon amour est parti, mon amour est par terre !

 

Allez Johnny !

Sers nous quelque chose de vrai, quelque chose de frais

Ça nous changera !

Un peu de vérité quoi !

 

Découvrir l’éphémère

Découvrir la lumière

Tout comme au premier jour

Faire tourner l’amour

Alors juste un dernier mot

Juste une dernière larme

Juste une vague de larmes

Pour aiguiser la flamme

Et redresser les torts

Et même si on est morts

Nos souvenirs vivront

Et puis on s’en ira

Sur un bateau grimé

En voiture volée

En avion, en fusée

On se fera la belle

Quand on voudra y aller

On jouera aux rebelles

Dans la ville endormie

On se bouffera la pomme

En s’foutant du lendemain.

Mercy

 

Puisse l’issue de nos rêves

N’être qu’une sombre illusion

Puisse la nuit qui s’achève

S’échouer sur ton sillon

Que cet amour frêle et blême,

Comme les printemps au matin sont

Trouve en toi la force de dire j’aime

À qui tu as donné ton nom

 

Mercy

 

Dans les brumes de la lande

Au premier chant du pinson

Je filerai dans la lumière

Rejoindre ma belle Manon

Son corps sent les embruns de lavande

Il est chaud comme la terre aux moissons

Oui, c’est pour elle que mon cœur bande

Depuis qu’elle a baisé mon front

 

Mercy

 

Je vous laisse au bord de la faille

Comme la terre avec laquelle

Je m’apprête à faire fiançailles

Dans ce lit Linceul Éternel

Je ne crois pas aux chimères

Mais quand Je serais passé à trépas

À tout jamais, rendu poussière

Elle en haut et moi tout en bas

Mercy

Un Homme

 

Si tu peux voir le ciel se zébrer de mille éclairs

Et sans dire un seul mot te mettre à l’abri,

Pour accueillir la pluie avant de fêter le retour du soleil

 

Si tu peux être amant sans y perdre ton âme,

Si tu peux tenir tête sans cesser d’écouter,

Exprimer tes pensées sans hausser la voix

Rester serein au milieu de l’effroi

 

Si tu peux supporter les compliments, les mots doux

Sans trop y croire et toujours rester toi

Si tu peux rester digne quand les crachats, et les insultes précédent les coups

 

Si tu peux rester simple sans être simpliste

Si tu peux filer droit, et accepter les détours

Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,

Sans qu’aucun ne soit tout pour toi

 

Alors…

 

Tu seras un homme

Un homme, mon fils

 

Si tu peux regarder le soleil les yeux grands ouverts

Et faire face aux nuages, qui cachent la lumière

Si tu sais rêver, et garder les pieds sur terre

Et bâtir tes songes de marbre.


Si tu sais être dur sans jamais être en rage,

Si tu peux être brave et jamais imprudent,

Si tu sais être bon, si tu sais être sage,

Sans trahir l’enfant au fond de ton âme

 

Tu seras un homme

Un homme, mon fils

 

Si tu sais être dur sans jamais être en rage

Si tu sais être bon, si tu sais être sage,

Sans trahir l’enfant au fond de ton âme

Regarder la vie en face

Ne jamais céder à la folie des hommes

Si tu restes seulement toi-même

Si tu gardes cette étincelle

Tu seras celui

Que je n’ai jamais su être

Via Frattina

 

J’en ai couru des idées noires

Les soirs où t’étais pas là

J’en ai essayé de les clouer au sol

 

Tous ces fantômes qui me hantaient

Dans la nuit, si dérisoires...

Tant de fois j’ai cru m’en débarrasser

 

On ira tous les deux changer le monde

On y croyait, rappelle-toi il y a quelques temps

C’est pas si loin, pas si loin que ça nos vingt ans

Allez viens, viens avec moi dans la Via Frattina

 

Si j’t’avais dit qu’on serait

Exactement comme on est

Si on avait dû se faire toi et moi la même histoire

On n’a plus rien à regretter

On a tout à désirer

Des milliers de remords et de regrets dans nos cœurs et dans nos têtes

 

Allez j’t’emmène, juste à côté de moi dans la décapotable

C’est pas permis, pas permis d’être heureux comme ça

Laisse-toi aller, donne-moi tout et même c’que t’as pas

Viens j’t’emméne dans la Via Frattina

 

Viens j’t’emmène, juste à côté de moi dans la décapotable

C’est pas permis, pas permis d’être heureux comme ça

Laisse-toi aller, donne-moi tout et même c’que t’as pas

Viens j’t’emméne dans la Via Frattina

Ancre 1
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